Il y a derrière le cœur une porte. C’est là que je suis né, entre une possibilité et une autre, au seuil de l’ailleurs, à un pas de l’inconnu. Je suis né sans nom mais déjà porteur d’un récit, comme tout le monde, héritier de sables contradictoires et de morts oubliés, comme tant d’autres.
La porte est inachevée comme ma naissance. Je ne l’ai jamais vue, mais j’entends mon souffle qui parfois la fait trembler : je suis le vent trouble qui parfois se fait violent. Il m’arrive de devenir tempête, je sens alors tous mes murs instables. Mais je ne les ai jamais assez fait vaciller que pour m’ouvrir tous mes mondes. La porte tient malgré tout, malgré les coups, malgré le fou que je suis, tristement incapable de la franchir.
Lire la suite